Les émotions – Le courage de ressentir

« Je pense, donc je suis ».

Si je devais choisir une citation représentative de notre époque, ce sont les fameux mots de Descartes qui surgiraient dans mon esprit. Nos pensées, dans toute leur étendue et leur diversité, des plus rationnelles aux plus nocives, semblent contrôler nos vies.

A tort ou à raison, ce sont les pensées, fruit de notre capacité de réflexion, qui dirigent la plupart de nos comportements et de nos actions. Et cela, en dépit de nos émotions,que nous jugeons dépourvues de toute légitimité, face aux enjeux comme aux entraves à notre chemin vers l’épanouissement.

A l’instar des pensées, les émotions ont la capacité de façonner notre mode de fonctionnement, à être nos alliés ou nos ennemis. Mais si nous réussissons, sans  effort considérable, à mettre des mots sur nos pensées et à privilégier le rationnel, cela n’est pas toujours le cas quand il s’agit de notre ressenti, qui est devenu presque synonyme de faiblesse. Et si on essayait de rééquilibrer la balance et d’admettre que les émotions sont au moins tout aussi utiles que les pensées ? Et si, au lieu de placer le rationnel et le ressenti dans des camps adverses, on essayait de les réconcilier, pour notre plus grand bonheur ?

Les émotions – fardeau ou richesse ?

 

La méditation est une pratique qui, au-delà de favoriser la relaxation et l’observation objective de pensées automatiques, nous permet aussi d’écouter nos émotions, à savoir de mieux comprendre leurs origines et les messages qu’elles ont à nous transmettre. Pratiquer la méditation de pleine conscience, ne pas se laisser submerger par le poids du passé ou par l’anxiété et les inquiétudes pour l’avenir, c’est reprendre les rênes de sa vie,à l’aide d’un mental débarrassé de pensées nocives et d’un ressenti valorisé et équilibré.

Mais que peut-on faire pour atteindre cet équilibre tellement bénéfique à notre santé physique et psychique ?

 

Le premier pas consiste à comprendre et accepter que les émotions ont toujours une raison d’être,afin de nous aider à agir d’une certaine manière. Les problèmes surviennent lorsque nos réactions émotionnelles sont excessives et que le rôle d’adaptation n’est plus rempli.

 

Nous avons besoin d’apprendre le langage des émotions.

 

Ensuite, nous avons besoin d’apprendre le langage des émotions. Prenons, par exemple, la peur, cette émotion déclenchée par un événement concret, extérieur à nous. Face à une situation que nous jugeons dangereuse, la peur est là pour nous signaler le danger, accroître notre vigilance et nous aider à trouver la meilleure solution possible, souvent dans un délai très court. Il s’agit,donc,des messages constructifs, censés nous renforcer. Mais, si nous n’avons pas appris à apprivoiser la peur, nous risquons de nous laisser envahir, sans même s’en rendre compte, par des réactions émotionnelles exagérées et nocives, telle que la panique, l’incapacité d’agir, de prendre une décision ou encore un fort sentiment de manque de confiance en nos capacités.

Il en va de même pour la colère. Si nous nous sommes familiarisés avec son langage et ses messages, alors nous pouvons nous en servir pour résoudre un conflit, une situation que nous considérons injuste ou pénible. La colère peut devenir alors notre allié et prendre la forme d’une force, d’une sorte de carburant intérieur qui nous mobilise et nous renforce pour passer à l’action et gagner la lutte contre une injustice, par exemple. A l’inverse, si nous permettons à la colère de nous contrôler, les conséquences peuvent être encore plus désastreuses que la situation initiale, celle-là même qui a déclenchée notre colère. Agressivité, violence, vengeance ou encore sentiment d’infériorité sont des conséquences nuisibles, voire dangereuses d’une colère non maîtrisée.

Ce sont justement ces réactions disproportionnées, hors de notre contrôle, qui font en sorte que nos émotions deviennent un fardeau ou même un obstacle. Mais dès que nous apprenons à décoder leurs messages au lieu de les bloquer ou, au contraire, de les laisser nous envahir, alors nous découvrons des richesses qui améliorent considérablement nos comportements et nos manières d’agir, ainsi que les relations et la communication avec les autres.

Les bienfaits de la méditation

 

En thérapie de groupe ou individuelle, la pratique de la méditation s’avère utile et bénéfique, non seulement à l’observation et à la compréhension de nos émotions, mais elle encourage aussi l’expression et la reconnaissance de leurs rôles et leurs vertus dans notre vie de tous les jours, qu’elles soient positives ou négatives. Si nous ressentons le besoin de réagir, faisons-le lorsque nous sommes calmes et en contrôle et non pas dominés par les émotions. Et si leur ampleur est provoquée par un ensemble d’expériences de notre passé, détachons-nous de ces pensées et laissons-les aller de l’avant. N’oublions pas que nous vivons maintenant et que nos réactions doivent être adaptées au moment présent.

En méditant, nous apprenons à nous regarder avec plus d’empathie et de bienveillance. Nous apprenons aussi à nous débarrasser des attentes irréalistes que nous projetons,parfois sur nous-mêmes ou sur les autres et à trouver le courage de permettre aux émotions d’exister et de s’exprimer, sans mettre en place des stratégies d’évitement ou, au contraire, de devenir la proie de nos émotions.

 

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