17 Avr Bien comprendre la notion de « Nous d’abord » et fixer ses limites
Le "nous d'abord"
Apprendre à fixer ses limites
Si vous êtes sur un chemin de développement, quel qu’il soit, il est probable qu’à un moment ou à un autre vous avez dû vous pencher sur la question des limites : dire non à des demandes, par exemple.
Les limites sont un aspect essentiel du bien-être, car elles nous aident à déterminer où nous nous arrêtons et où commence le reste du monde, à déterminer ce qui nous concerne et ce qui concerne les autres, à réserver notre énergie à ce qui est important pour nous, et ainsi de suite.
Dans la culture occidentale, il semble que nous ayons commencé à considérer les limites comme primordiales, voire sacrées. Nous sommes tellement occupés à répondre aux exigences de notre vie qu’il semble souvent que la seule façon de protéger notre temps soit de l’entourer d’une clôture.
Quelle est votre expérience en ce qui concerne le maintien des limites ?
Notre instinct de connexion
Fixer des limites peut être un défi pour beaucoup. On apprend à s’orienter davantage vers ses propres connaissances et besoins, et à ne pas répondre aussi automatiquement à ceux des autres. Cela donne un plus grand sentiment d’autonomie et permet d’être plus efficace dans les buts que l’on s’est fixés et dans le monde. Cependant, lorsque on y réfléchit plus profondément, on découvre qu’il y a là aussi un sentiment de solitude.
Il semble que nous sommes biologiquement câblés pour être connectés les uns aux autres. La tendance à vouloir fusionner est une forme jusqu’à très récemment, les humains ont perpétué. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans des villages, avant cela, nous voyagions en bandes nomades. Nous dormions, travaillions, mangions, célébrions, pleurions, nous battions, aimions et vivions nos vies côte à côte. Nous savions toujours où se trouvaient les autres, nous savions comment ils allaient, et lorsque quelque chose n’allait pas, toutes les autres activités cessaient jusqu’à ce que la disharmonie soit corrigée.
Rares sont les sociétés qui fonctionnent encore de cette manière.
Aujourd’hui notre société est basée sur la peur et est préoccupée par une conception du « Moi-d ’abord » (témoin la soif insatiable de consommer, l’incitation à se perdre dans la distraction incessante…etc)
L’environnement fondé sur la peur nous font perdre tout recul, c’est pourquoi nous avons besoin des conseils de maîtres éclairés.
De nouvelles idées pour comprendre le « Nous d’abord »
Pour comprendre l’idée du « Nous-d ’abord », il faut chercher d’autres cultures et systèmes de pensés qui ne reposent pas sur la peur. Comme l’a dit Einstein, « On ne peut pas résoudre un problème avec le même type de pensée qui l’a créé ».
Dans les écrits passionnés d’Erich Fromm, de Viktor Frankl, d’Éric Berne et d’autres…ces penseurs parlaient tous, d’une manière ou d’une autre, du pouvoir de l’amour et de l’ouverture.
Le philosophe Martin Buber comparait deux modes de communication : le vrai dialogue, ouvert, qu’il nommait le « Je-tu », et son contraire, fermé, le « Je-cela ». Lorsque nous sommes fermés nous transformons l’autre en « Cela », en objet.
Contrairement à la communication du « Je-tu », nous dit Buber, « on se place dans le modèle du « Je-cela » quand on se détourne de cette ouverture, c.à.d. ouverture comme un état d’esprit où la curiosité se mêle à la chaleur inconditionnelle, et on y accède lorsque nos barrières tombent. La magie des relations se déshumanise, en changeant les gens en objet on manipule et on réduit tout à objet, on se coupe même de son corps, de son cœur et de son esprit. C’est le système » Moi- d’abord. » Une société basée sur la peur ».
Equilibrer les systèmes fondés sur la peur
Nous savons que certains grands maîtres ont consacré du temps à équilibrer les dangereux systèmes fondés sur la peur, nous montrent qu’une société bienveillante et éclairée n’est pas un objectif inatteignable. Ils nous montrent que la voie vers la communication ouverte passe par une compréhension compassionnelle : la manière dont on se ferme.
Susan G. Chapman utilise dans son ouvrage « Communiquez en pleine consciente », trois devises pour résumer ce qu’il faut cultiver et éviter, et travailler sur nos peurs fondamentales.
- Démarrez au « feu vert ».
L’intention d’être ouvert, moins égocentrique, plus réceptif aux autres. L’amitié avec soi-même qui est la base de la posture relationnelle « Nous-d ’abord ».
- S’arrêter au « feu rouge ».
S’abstenir des modes de communication nocifs. Autoprotection.
Première étape : Consiste à reconnaître les types de conversations fermés. Apprendre à freiner et à lâcher prise au lieu d’avancer dans la zone de danger. S’arrêter au feu rouge donne le temps de s’interroger sur ce qui se passe quand la communication est fermée. Apprendre à remplacer ces habitudes défensives par un mode de réaction plus réaliste.
- Prudence au « feu orange ».
Comprendre ce processus nous montre que la communication consciente repose sur la création d’un espace où l’on peut observer les peurs et les doutes qui se cachent sous ses habitudes « feu rouge ».
EN RESUME
Passer du « Moi-d’abord » au » Nous-d’abord » est un processus lent et graduel, par lequel on cesse de s’identifier à ses habitudes pour mieux se familiariser avec l’ouverture.
Ouvrir la porte au « Nous » n’a pas besoin d’être quelque chose de compliqué. De nos jours, une promenade avec un bon ami peut rééquilibrer toute notre journée.
Les communautés de pratique offrent des lieux magnifiques et bien délimités pour se nourrir et s’épanouir. A l’espace « La demeure de l’arbre de la bodhi », on y trouve un endroit rempli d’activités intéressantes, qui nous donne un sentiment de tranquillité. Nous nous concentrons ensemble sur l’approfondissement à l’intérieur pour construire un espace d’épanouissement, dont le « Nous-d’abord » trouve tout son sens.
Source, Joy Reichart, New Ventures West, Susan Chapman psychothérapeute, enseignante de méditation.
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